Qu’est-ce que la démarche
Municipalités amies des aînés ?
Découvrez l’origine du programme Municipalités amies des aînés, son implantation au Québec ainsi que les orientations et objectifs qui ont guidé sa création.
Que voulez-vous savoir ?
Cette section vise à présenter le contexte et les assises théoriques sur lesquels repose la démarche Municipalité amie des aînés au Québec.
Historique
Découvrez l’origine du programme MADA, depuis la création du programme Villes amies des aînés en 2005
MADA ou VADA?
Dinstinguez le programme Villes amies des aînés et le programme Municipalités amies des aînés
Vieillissement de la population
Apprenez en davantage sur le vieillissement de la population au Québec et dans le monde
MADA au Québec
Explorez l’implantation du programme Municipalités amies des aînés au Québec
Objectifs du programme
Découvrez les objectifs du programme MADA
Nos orientations
Apprenez en davantage sur les orientations qui ont guidé la mise en place du programme MADA
Historique
Il était une fois…
En juin 2005 se tient le XVIIIème Congrès mondial de gérontologie et de Gériatrie à Rio de Janeiro au Brésil. Lors de la séance d’ouverture, le projet Villes amies des aînés est créé.
Lancement du projet de recherche dans 33 villes à travers le monde
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) lance le Guide mondial des villes-amies des aînés. Cet outil permet de poser un regard sur le vieillissement actif et sur les diverses façons d’adapter les milieux de vie aux besoins des aînés.
Création du programme Municipalités amies des aînés au Québec
MADA ou VADA?
VADA
L’appellation VADA est privilégiée lorsqu’il est question de la démarche dans un contexte international.
VADA-Québec
L’appellation VADA-QC réfère quant à elle à la recherche sur les sept projets pilotes réalisée au Québec de 2008 à 2013.
Vieillissement de la population
Au Québec
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Dans le monde
MADA au Québec
Suivant la consultation publique sur les conditions de vie des aînés tenue en 2007, le Secrétariat aux aînés du gouvernement du Québec a soutenu le développement et l’implantation de la démarche Municipalité amie des aînés au Québec en collaboration avec le Centre de recherche sur le vieillissement du Centre de santé et des services sociaux – Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke (CSSS-IUGS).
Face aux résultats des projets pilotes de la recherche VADA-QC, le gouvernement du Québec a procédé en 2009 à la mise sur pied du programme Municipalité amie des aînés. Ce programme vise l’adaptation des politiques, des services et des structures au vieillissement de la population. L’une des conditions gagnantes est de s’assurer que les aînés participent à chacune des étapes et que l’ensemble de la collectivité́ y contribue. Au début de l’année 2021, plus de 1000 municipalités québécoises avaient adhéré au programme MADA.
Nombre de MADA
Municipalités MADA
%
MRC MADA
%
Pourcentage de municipalités MADA
Le programme de soutien
Depuis 2009, le Secrétariat aux aînés du gouvernement du Québec finance les municipalités et les municipalités régionales de comté (MRC) qui entreprennent une démarche MADA. Le programme a pour but d’aider celles-ci à encourager la participation active des aînés au sein de leur communauté et à concrétiser la vision d’une société pour tous les âges. Les municipalités et MRC intéressées par le projet trouveront dans le Programme de soutien à la démarche Municipalité amie des aînés une offre de soutien permettant de réaliser une démarche de mobilisation locale ou régionale et un plan d’action favorisant le vieillissement actif. Le Carrefour action municipale et famille est l’organisme responsable du soutien technique des municipalités et MRC participant à ce programme.
Comme le démontre la figure précédente, les forces de tous les partenaires (le Centre de recherche sur le vieillissement, le Secrétariat aux aînés du gouvernement du Québec, le Carrefour action municipale et famille et la Conférence des Tables régionales de concertation des aînés du Québec) sont mises à contribution dans cet engrenage, mis en mouvement par la force des projets MADA.
Les 5 objectifs de la démarche MADA
Dans une Municipalité amie des aînés, il se développe une culture de l’inclusion et ce chez tout un chacun, quel que soit son âge ou ses capacités. Les politiques, les services et les structures qui touchent l’environnement bâti et social sont conçus pour soutenir les aînés et pour les aider à vieillir en restant actif, c’est-à-dire à vivre en sécurité, à jouir d’une bonne santé et à continuer de participer pleinement à la vie de la société.
Voici les 5 objectifs d’une municipalité qui veut être amie des aînés.
Cliquez sur chacun des objectifs pour en apprendre davantage
Mettre un frein à l'âgisme
Il est essentiel de mettre un frein à l’âgisme toujours présent dans notre société, car il constitue un obstacle important au vieillissement actif. L’âgisme est une forme de discrimination fondée sur l’âge chronologique ou l’âge présumé. L’un des mythes de la vieillesse consiste à dire que c’est une période de la vie où il est trop tard pour adopter un mode de vie actif, qu’à un âge avancé, il vaut mieux se reposer et laisser la place aux plus jeunes. Au contraire, il est très bénéfique pour les personnes aînées de continuer à adopter de saines habitudes de vie et de pratiquer des activités stimulantes, qu’elles soient rémunérées, bénévoles ou effectuées comme loisirs. Les aînés qui participent ou retrouvent des possibilités de participation maintiennent leur utilité ou leur sentiment d’utilité, développent leurs aptitudes, évitent de se retrouver isolés et acquièrent une meilleure estime d’eux-mêmes.
Savoir adapter ses politiques, services et structures
Dans une municipalité amie des aînés, les politiques, les services et les structures qui touchent l’environnement sont conçus pour soutenir les aînés et pour les aider à vieillir en restant actifs. Ceux-ci peuvent notamment assurer une plus grande mobilité des personnes aînées. Ces politiques, services et structures peuvent aussi favoriser la participation des personnes aînées à des activités et à la vie municipale. L’agencement des services et des structures permet également de mieux desservir les personnes aînées.
Agir de façon globale et intégrée
Une municipalité qui se soucie des besoins des aînés doit intervenir sur plusieurs facteurs liés les uns aux autres. Il devient ainsi important d’adapter les politiques publiques et les programmes pour que ceux-ci favorisent davantage le vieillissement actif et pavent la voie à une action locale et régionale plus concertée en faveur des aînés. À cet effet, plusieurs domaines de l’intervention municipale sont touchés par le vieillissement actif. Ce sont les représentants de tous ces secteurs (transport, urbanisme, vie communautaire, etc.) qui devront travailler ensemble, et avec les personnes aînées, afin de trouver des solutions viables. Une vision intégrée permet de se soucier des générations actuelles et futures de personnes aînées. Par exemple, une municipalité rurale qui réussit à garder ses familles sur son territoire et à en attirer d’autres s’assure, à moyen et à long terme, d’une vitalité qui lui permettra de conserver certains services dont profiteront les jeunes comme les personnes aînées.
Favoriser la participation des aînés
L’OMS défend l’idée qu’il faut, dès le départ, connaître les besoins des aînés et leur laisser la chance de s’exprimer. La méthode de groupes de discussion est particulièrement intéressante parce qu’elle donne accès aux perceptions des premiers acteurs concernés par une réalité complexe, ce qui n’est pas toujours possible avec d’autres méthodes de collecte d’information. Elle permet aussi de connaître la vision de celles et ceux qui sont plus isolés et qui ne participent habituellement pas aux audiences publiques. La démarche se fonde sur l’expérience vécue par les aînés quant à ce qui est ou n’est pas adapté à leurs besoins et quant aux améliorations à apporter pour créer un milieu qui leur soit plus favorable. De plus, une municipalité amie des aînés sait stimuler l’engagement communautaire et la participation citoyenne des personnes aînées à toutes les étapes de déploiement d’un projet. Ainsi, le projet est non seulement réalisé POUR les aînés mais aussi AVEC eux.
S'appuyer sur la concertation et la mobilisation de toute la communauté
Comme le terme de municipalité amie des aînés l’indique, la municipalité est placée au coeur de la démarche de concertation et doit agir en tant que catalyseur des forces du milieu. Elle doit amener toute la communauté à participer à la construction d’un milieu de vie plus accueillant pour ses personnes aînées. Elle devra donc entreprendre un processus de mobilisation des acteurs clés de différents secteurs ainsi que des citoyens aînés eux-mêmes. Si la démarche proposée vise à adapter les politiques, les services et les structures aux besoins des personnes aînées, elle vise aussi à améliorer la vie démocratique. En ce sens, il importe de travailler avec les acteurs locaux de la communauté. C’est ce qu’il est convenu d’appeler la « mobilisation de la communauté ». On peut définir la mobilisation des communautés comme un processus global par lequel les forces vives d’une communauté se regroupent pour agir ensemble à la réalisation d’un objectif ou d’un projet commun1. La mobilisation des communautés doit reposer sur un ensemble de principes dont les suivants2 :
une vision commune des besoins et des stratégies pour réussir le changement souhaité;
des mécanismes de participation communautaire qui permettent de consulter les organismes ainsi que la population et de les faire participer à tout projet ou démarche en cours;
la mise en place de partenariats intersectoriels permettant le partage des enjeux et des ressources.
La municipalité ne travaille donc pas seule, elle peut compter sur l’appui des acteurs locaux de la santé, des organismes communautaires, du milieu associatif et des organismes privés. La mobilisation de la communauté implique, dans bien des cas, de réunir des personnes qui ne sont pas habituées à travailler ensemble. Il faut donc se laisser le temps de s’apprivoiser les uns les autres. Les alliances ainsi créées contribueront à la pérennité des actions.
Références :
Ninacs, W.A. (2008). Empowerment et intervention – Développement de la capacité d’agir et de la solidarité. Québec: Les Presses de l’Université Laval.
Flaubert, C. (2008).
Nos orientations
Le vieillissement actif
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La démarche MADA s’appuie sur un cadre d’orientation de l’OMS, «Vieillir en restant actif» qui signifie « un processus permettant d’optimiser les possibilités de bonne santé, de participation et de sécurité afin d’accroître la qualité de vie pendant la vieillesse ». Ainsi défini, le vieillissement actif ne signifie pas seulement d’être actif physiquement ou d’occuper un emploi mais ouvre sur les moyens de favoriser une vie en santé et une vie de qualité le plus longtemps possible pendant cette phase de la vie.
Ce cadre rejoint un auditoire de plus en plus large auprès des décideurs et est souvent considéré lors de la conception de politiques publiques destinées aux aînés. Au plan des politiques publiques québécoises, il est depuis 2008 en arrière-fond de l’implantation de la démarche MADA.
Le modèle de l’OMS
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Durant les années 1990, les bienfaits de l’activité physique sur la santé, présentés sous l’appellation « vieillir en santé » (OMS, 1993), incitent l’OMS à promouvoir le vieillissement actif. C’est en 1999, lors de l’Année internationale des personnes âgées organisée par l’ONU, que l’OMS lance le projet « Restons actifs pour bien vieillir » (OMS, 1999a). Une première définition du concept est proposée :
« Vieillir en restant actif, c’est la capacité des personnes qui, en vieillissant, continuent de mener une vie productive et de jouir d’une bonne santé au sein de leur famille, de leur société et de leur économie » (OMS, 1999b, p.3).
En 2002, lors de la Deuxième assemblée mondiale sur le vieillissement à Madrid (ONU, 2002), l’OMS renouvelle son intérêt pour le concept du vieillissement actif en publiant un cadre d’orientation (OMS, 2002). Cette fois, l’OMS élargit considérablement la portée du concept en identifiant une série de facteurs rattachés au vieillissement actif et en développant des mesures précises pour inciter à l’action. Le concept prend alors le sens qu’on lui accorde le plus couramment aujourd’hui, à savoir:
« […] processus consistant à optimiser les possibilités de bonne santé, de participation et de sécurité afin d’accroître la qualité de la vie pendant la vieillesse » (OMS, 2002, p. 12)
On retrouve dans ce cadre les trois principales dimensions, que l’on peut aussi déterminer comme étant les trois socles du vieillissement actif :
La participation
La santé
La sécurité
La figure, tiré du guide «Vieillir en restant actif: Cadre d’orientation» (OMS, 2002) illustre ce concept.
La participation
L’OMS cible précisément la reconnaissance des besoins et des droits à l’égard de la participation des aînés, et cela, dans toutes les sphères de la vie des individus : sociale, économique, culturelle et spirituelle. La participation sociale renvoie à toute activité rémunérée ou non qui permet à la personne aînée de pleinement contribuer à la vie communautaire, par exemple des activités de bénévolat et de formation continue, des activités citoyennes ou par l’emploi.
Les aînés ont besoin et ont le droit de participer pleinement à la société, et cela, dans toutes les sphères de la vie des individus : sociale, culturelle, spirituelle et économique. Grâce à cette participation, les aînés continueront à contribuer à des activités qui portent un sens à leurs yeux, ainsi qu’un sens pour la société. Participer c’est se voir inclure dans son milieu.
La santé
Compte tenu du mandat de l’OMS, il n’est pas étonnant de retrouver la santé comme l’une des dimensions du vieillissement actif. Cette dimension prend en considération le fait que les individus vivent mieux et plus longtemps en limitant l’apparition de maladies chroniques et du déclin fonctionnel. De plus, être en bonne santé procure davantage d’autonomie et de bien-être chez les individus, diminuant ainsi les besoins en matière de soins médicaux ou de traitements pharmaceutiques.
Outre l’attention portée à la santé des individus l’OMS indique que la société a l’obligation d’agir auprès des individus et développer les services sociosanitaires adéquats, abordables et accessibles lorsque les soins sont nécessaires. Ceci est une indication importante étant donné que l’OMS déplace l’obligation sociale des aînés vers un droit individuel reconnu, celui d’être membre à part entière de la société.
Les personnes vivent mieux et plus longtemps lorsque l’apparition de maladies et du déclin fonctionnel sont limités. Comme le rappelle l’OMS, être en bonne santé procure davantage d’indépendance et de bien-être chez les personnes, diminuant ainsi les besoins liés aux soins de santé et services sociaux. C’est pourquoi la société se doit de répondre aux besoins des personnes en développant des services sociosanitaires adéquats, abordables et accessibles.
La sécurité
L’OMS souligne l’aspect social du vieillissement actif, car il importe que la société soutienne et aide les personnes vieillissantes qui n’arrivent plus à se protéger et à subvenir à leurs besoins. Selon l’OMS, la dignité des aînés est assurée lorsque les besoins de sécurité sociale, financière et physique sont satisfaits.
Le concept de sécurité, tel que le conçoit l’OMS, réfère non seulement à la sécurité des lieux physiques mais également au sentiment de sécurité ressenti par les aînés, par exemple le manque d’éclairage, des trottoirs mal entretenus, une impression d’insécurité pour certains lieux publics, etc. À cet égard, la sécurité devient un préalable à la mise en application des deux autres dimensions. On le voit bien, le cadre d’orientation « vieillir en restant actif » transcende ces trois dimensions (santé, participation et sécurité) afin d’y inclure, a priori, les droits des aînés tels que définis dans les Principes des Nations Unies pour les personnes âgées (ONU, 1991).
Le modèle d’Alan Walker
Au Québec, le vieillissement actif se déploie aussi à travers sept principes développés par le sociologue Alan Walker (2002, 2009). Ces principes sont présentés ici.
Le vieillissement actif comprend toutes les activités significatives pour le bien-être de l’individu, de sa famille, de la communauté ou de la société et ne se restreint pas à l’employabilité et à la productivité
Le vieillissement actif est avant tout un concept de prévention et, par le fait même, englobe tous les groupes d’âge à travers le parcours de vie
Le vieillissement actif englobe tous les aînés, quelles que soient leurs conditions, même ceux qui sont vulnérables et dépendants
Le maintien de la solidarité intergénérationnelle est un élément important du vieillissement actif
Le vieillissement actif signifie à la fois les obligations et droits sociaux attribués aux aînés
La stratégie du vieillissement actif englobe la participation et l’empowerment
Le vieillissement actif respecte les diversités nationales et culturelles. Ces principes posent l’obligation de développer des politiques publiques s’appuyant sur une collaboration entre les aînés et la société. Le rôle de l’État, dans un tel contexte, consiste à mettre en place des initiatives où les aînés sont directement interpellés, sensibilisés et engagés.
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